Le western (mot que l’on peut traduire par « de l’ouest ») est un genre du roman d’aventures qui nait aux États-Unis. Il prend pour cadre le XIXe siècle, période durant laquelle des populations, essentiellement européennes, ont colonisé l’ensemble du territoire actuel des États-Unis aux dépens des populations indiennes (on dit aujourd’hui amérindiennes) qui y vivaient. Comme ces colons venaient d’Europe, ils traversaient l’océan Atlantique et arrivaient sur la côte est de l’Amérique du Nord puis avançaient à l’intérieur du pays. C’est ce qu’on a appelé : la conquête de l’Ouest. Si, pour le public américain, ces récits relèvent de l’aventure historique, pour les Européens, ces romans se doublent d’un décor dépaysant, sauvage et mystérieux qui participe à leur succès : le mythe du Far West est né ! Un homme, bien réel, va l’incarner plus qu’aucun autre : c’est le célèbre Buffalo Bill.
Soldat durant la guerre de Sécession qui oppose le Sud et le Nord des États-Unis autour de la question de l’abolition de l’esclavage, éclaireur durant les guerres indiennes, chasseur de bison, William Frederick Cody crée sa propre légende sous le nom de Buffalo Bill. Il devient rapidement le héros d’aventures imaginaires publiées dans des magazines populaires à destination du grand public. Il fonde ensuite le Buffalo Bill’s Wild West Show : un spectacle haut en couleur qui traverse l’Amérique du Nord et même l’Europe. De véritables cow-boys et Indiens, comme le mythique chef Sioux Sitting Bull, y recréent l’ambiance de l’Ouest américain : attaques de diligences, chasses aux bisons, combats contre les Indiens… Autant d’éléments qui peuplent les récits de western. Le spectacle lance une véritable mode qui ne s’éteindra jamais tout à fait. La vérité historique importe peu mais le succès va influencer l’imaginaire : le fameux chapeau stetson que porte tout bon cow-boy et les longues coiffes en plumes des chefs indiens sont devenus incontournables grâce au succès du spectacle.
Au cœur de l’imaginaire du western, on trouve l’idée de « Frontière ». Ce mot ne désigne pas la démarcation entre deux pays mais, dans le contexte de la conquête de l’Ouest, la limite entre les territoires conquis par les pionniers, et donc civilisés, et les territoires encore inexplorés, et donc toujours sauvages. Cette idée est très marquée dans les récits de western où l’on représente les gentils cowboys confrontés à la violence des méchants Indiens. Ceux-ci ont pourtant fait bien moins de victimes chez les colons que l’inverse et l’immense majorité des Indiens (entre 95 et 99%) sont morts de maladies importées par les Européens ou de famine causées par la disparition des bisons, chassés par les colons. De nombreux récits mettent aujourd’hui en scène des personnages positifs d’Indiens, comme dans la bande dessinée Yakari où un jeune Indien sioux capable de parler avec les animaux vit de nombreuses aventures autour du thème de l’écologie et de la protection des animaux.
Les figures du cow-boy et de l’Indien sont aujourd’hui très populaires et ont largement dépassé les frontières du western. On peut retrouver ces personnages dans d’innombrables œuvres dont le cadre est bien éloigné des États-Unis du XIXe siècle. Déjà dans Peter Pan, le Pays imaginaire accueille un village indien. L’enlèvement de la jeune princesse indienne, Lis Tigré (ou Lily la Tigresse), par l’infâme Capitaine Crochet est un des épisodes principaux du récit.
Avec l’avènement de la science-fiction, on trouve également de véritables westerns de l’espace : les diligences deviennent des vaisseaux interstellaires et les Indiens des aliens. On y retrouve le même type d’histoire et de personnages, comme le célèbre Han Solo de Star Wars, véritable cow-boy de l’espace.