Lorsque les aventuriers du Voyage au centre de la Terre se lancent dans l’exploration des profondeurs de notre planète, ils ne s’attendent probablement pas à tomber sur un paysage aussi extraordinaire. Car loin de n’être qu’un monde de roches et de terres, la planète se révèle être creuse et dans cet univers coupé du reste du monde se côtoient des champignons géants, d’étranges habitants aux allures d’humains ou encore de véritables dinosaures bien vivants.
Si l’aventure spatiale racontée dans De la Terre à la Lune nous parait aujourd’hui relativement ordinaire puisque les hommes sont bel et bien allés sur la Lune et préparent même un voyage vers Mars, lorsque Jules Verne écrit le roman en 1865, il n’en est rien. Les fusées sont encore loin d’avoir été inventées et le voyage spatial n’est qu’un rêve de visionnaires.
Ces deux romans sont appelés des romans d’aventures fantastiques. La grande différence avec les autres romans d’aventures est leur rapport au réel : ici, l’auteur met en scène des éléments qui n’existent pas dans des situations impossibles dans notre monde. Puisque le but du roman d’aventures est de plonger le lecteur dans un univers dépaysant, on comprend le succès de ce type de récit. Quoi de plus exotique que quelque chose qui n’existe pas ? Les auteurs ont imaginé deux grands moyens pour rendre crédible ce type d’univers : soit imaginer des mondes cachés (Voyage au centre de la Terre), soit imaginer des innovations scientifiques (De la Terre à la Lune).
Dans des lieux inconnus de l’homme, cachés aux yeux de tous et isolés du reste du monde, existent des espaces où se développe toute une vie faite de plantes, d’animaux, voire d’espèces humaines primitives ou étranges : c’est le motif du monde perdu. Sa découverte, par des aventuriers souvent amateurs de sciences, comme Indiana Jones ou Lara Croft (Tomb Raider), et son exploration constituent le cœur de ce type d’aventures. On y croise aussi bien des lieux mythiques comme l’Atlantide (explorée par les aventuriers de Atlantide, l’Empire perdu de Disney) ou l’Eldorado (La route d’Eldorado de Dreamworks) que des espaces coupés du monde où l’évolution s’est arrêtée (le haut-plateau d’Amérique du Sud imaginé par Conan Doyle dans Le Monde perdu dont l’influence se fait encore sentir sur Jurassic Park aujourd’hui).
Les romans d’aventures fantastiques, par l’influence énorme qu’a eue et qu’a encore aujourd’hui Jules Verne, sont aussi ceux qui mettent au défi l’intelligence humaine à travers la création de machines extraordinaires. Ces machines prennent de multiples formes : sous-marins (comme le célèbre Nautilus), fusées, machines à remonter le temps… autant de moyens qui permettent d’explorer le monde, parfois au-delà des frontières connues (ce sont aujourd’hui les nombreux vaisseaux spatiaux imaginés par la science-fiction). L’émerveillement face à l’extraordinaire relève alors autant du lieu qu’elle permet d’explorer que de la machine elle-même. Hayaho Miyazaki l’a bien compris comme le prouvent les fascinantes inventions du Château dans le ciel ou encore du Château ambulant.